Tagada soin-soin. Les astuces de sioux d’une aide-soignante à l’hôpital du commerce : conférence gesticulée d’Elisabeth Fery.
Immersion dans la fonction publique hospitalière, à travers les yeux d’une aide-soignante syndiquée qui, années après années, assiste à la dégradation des conditions de travail de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris.
« Je me souviens. Quand j’ai commencé à l’AP (l’Assistance publique), on lavait les patients tous les jours. C’était chouette. Là, c’est plus possible. Déjà, on n’a pas le temps. Et en gérontologie, on manque de tout. De temps, mais aussi de couches. Alors il faut trouver des ruses de Sioux… »
Elisabeth Fery, une aide-soignante qui aime son métier mais ne peut plus l’exercer correctement, raconte les astuces pour trouver ce dont elle a besoin pour les patients. Comment par exemple elle va trouver ceci ou cela en cancérologie, parce que la cancérologie, c’est prestigieux, alors il y a encore un peu de matériel… Et comment la dégradation des conditions de travail décourage même les plus engagés.
UNE CONFÉRENCE OUI, MAIS POURQUOI GESTICULÉE ?
Une conférence gesticulée est une sorte d’OVNI, un objet verbal non identifié. Ou plutôt vachement difficile à définir. Le partage d’un savoir entre gens qui ne sont pas experts de ce savoir. Une parole bâtie avec la vie de celui qui parle et une bonne dose d’autodérision. Un outil d’éducation populaire inventé par Franck Lepage et la SCOP Le Pavé…
Des « conf’ » y en a aujourd’hui plus d’une centaine, avec autant de définitions que de gesticulants. Le principe ? La rencontre entre des savoirs froids (ceux qu’on trouve dans les livres…) et des savoirs chauds (ceux de notre expérience, qu’on ne trouve nulle part). A l’arrivée, cela ne donne pas un savoir tiède, mais un orage !
C’est, avant tout, une drôle d’aventure. Car gesticuler, c’est aller au-delà de ce que l’on se croyait autorisé, à dire. A donner de la voix parce qu’on est convaincu de l’urgence à faire ce « petit pas de côté » qui change radicalement notre vision du monde. Parce qu’on a compris que Moulinex ne libère pas la femme, qu’on a appris à se méfier de recettes alléchantes et faciles, mais qu’on sait bien, comme disait Gébé, que « l’utopie ça réduit à la cuisson, c’est pourquoi il en faut énormément au départ ».
DATE : Jeudi 24 janvier à 19h15
LIEU : Le Picoulet, 59, rue de la Fontaine au Roi, 75011 Paris.
Métro : Goncourt (L11), Parmentier (L3) ou Couronnes (L2)
TARIF : L’entrée est à prix libre, sans réservation