Jeudi 30 septembre – J’aurais du m’appeler Aïcha


Conférence gesticulée – « J’aurais du m’appeler Aïcha » – Ou l’identité française en question

Un mois avant ma naissance, la mère de mon père décède. La tradition veut que la première fille née après ce décès hérite du prénom de la défunte. Ma grand-mère s’appelait Aïcha. Elle était Algérienne. Pourtant, je m’appelle Nadège. Trois quart Algérienne, un quart Française. Algérienne de sang, Française de sol. Pas tout à fait Française, pas vraiment Algérienne. « 

Pour les descendants d’Algérien.nes, il y a comme une zone blanche : une histoire coloniale mise sous silence, une guerre faite « d’événements », des représentations racistes et des inégalités qui perdurent. Intégrée par l’école républicaine, bercée par le mythe national, j’ai joué le jeu de l’intégration. En m’assimilant, j’ai refoulé une partie de mon héritage. Je fais aujourd’hui marche arrière en prenant bien soin de ramasser un à un tous les indices et reformer le puzzle de mon histoire, de notre histoire pour mieux la déconstruire.

Alors que les débats identitaires grondent en France et qu’il y a comme une injonction à choisir son camp, comment s’émanciper d’identités qu’on voudrait nous imposer et trouver sa propre voie ?

La gesticulante

J’ai grandi dans les années 80-90 à Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise. Franco-Algérienne, mon enfance a été marquée par les années de terrorisme en Algérie et par les révoltes urbaines de Vaulx-en-Velin. Après des études d’anglais et de psychologie, j’obtiens en 2008 un master en anthropologie de la culture avant de m’installer à New York pour travailler dans la production de spectacles. J’ai visité ou vécu dans de nombreux pays et mes voyages ont façonné ma vision du monde. De retour en France, face à ce qu’on appelle «la crise migratoire», je commence à militer, et c’est en questionnant tout un système, que j’en viens à analyser ma propre trajectoire. En 2018 et en 2020, je traverse la France à pied pour sensibiliser sur les conditions d’accueil des personnes exilées. En 2019, je suis 4 mois de formation avec la SCOP l’Ardeur pour créer ma première conférence gesticulée : J’aurais dû m’appeler Aïcha (ou l’identité française en question). Cette conférence s’inscrit dans une démarche plus globale de regard sur mes racines. En effet, au printemps 2019, je réalise un documentaire radiophonique en 5 épisodes qui s’intitule : Les Algériennes Ont De La Voix ! (diffusée sur radio FPP 106.3 FM, Paris) qui donne la parole aux femmes algériennes dans le cadre de la révolution qu’on nomme le hirak. Depuis octobre 2019, je réalise et anime une émission de radio mensuelle : Les Femmes Ont de La Voix ! sur FPP, 106.3 FM, Paris.

C’est quoi une conférence gesticulée ?

Mélange de tranches de vie, de savoirs froids, d’anecdotes et d’analyses personnelles, la conférence gesticulée est un format qui se veut simple, radical et percutant. Elle est (presque) toujours le fruit d’une remise en perspective profonde et d’une urgence à dire.

Véritable outils d’émancipation et d’éducation populaire, elle est aussi une affirmation de notre légitimité à nous ré-approprier la parole publique.

Parfois drôle, souvent émouvante, elle nous invite à partager un regard sur la société et à envisager des solutions collectives.

 

Infos utiles

Date : jeudi 30 septembre à 19h30

Durée : 1h20 environ

Lieu : Le Picoulet, 59 rue de la Fontaine au Roi, 75011 Paris. 

Métro : Parmentier (L3), Goncourt (L11), Belleville (L2)

Tarif : Prix libre (conseillé 5-12 €)

Inscription : https://www.helloasso.com/associations/ressources-alternatives/evenements/conference-gesticulee-j-aurais-du-m-appeler-aicha-ou-l-identite-francaise-en-question