Cycle arpentage #10: La guerre du Cameroun, L’invention de la Françafrique (1948-1971)
L’arpentage, vous connaissez ?
C’est une technique de lecture collective inventée par le mouvement ouvrier pour lire des ouvrages réputés ardus même très fatigué en sortant de l’usine. Son but est de parvenir, en un temps limité, à « débroussailler » une œuvre en mettant en commun les connaissances, les expériences et les intuitions des participant-es. L’arpentage ne remplace pas une lecture individuelle, mais permet au groupe de débattre du livre et de son sujet… et éventuellement de lire le livre !
De septembre 2019 à juin 2020, nous vous proposons un à deux livres à découvrir par mois. Ce mois-ci,nous vous donnons rendez-vous avec :
* La guerre du Cameroun *
*L’invention de la Françafrique (1948-1971)*
de Thomas DELTOMBE, Manuel DOMERGUE et Jacob TATSITSA
La légende veut que la France, « patrie des droits de l’homme », ait généreusement offert l’indépendance à ses anciennes colonies d’Afrique noire en 1960. Ce livre raconte une tout autre histoire : celle d’une guerre brutale, violente, meurtrière, qui a permis à Paris d’inventer un nouveau système de domination : la Françafrique.
Cette guerre secrète a pour théâtre le Cameroun des années 1950 et 1960. Confrontées à un vaste mouvement social et politique, porté par un parti indépendantiste, l’Union des populations du Cameroun (UPC), les autorités françaises décident de passer en force. En utilisant les mêmes méthodes qu’en Algérie (torture, bombardements, internements de masse, action psychologique, etc.), elles parviennent en quelques années à éradiquer militairement les contestataires et à installer à Yaoundé une dictature profrançaise.
En pleine guerre froide, et alors que l’opinion française a les yeux tournés vers l’Algérie, la guerre du Cameroun, qui a fait des dizaines de milliers de morts, est à l’époque passée inaperçue. Elle a ensuite été effacée des mémoires par ceux qui l’ont remportée : les Français et leurs alliés camerounais. Le crime fut donc presque parfait : les nouvelles autorités camerounaises ont repris les mots d’ordre de l’UPC pour vider l’« indépendance » de son contenu et la mettre au service… de la France ! Mais la mémoire revient depuis quelques années. Et les fantômes du Cameroun viennent hanter l’ancienne métropole. Laquelle, de plus en plus contestée sur le continent africain, devra tôt ou tard regarder son passé en face.
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Date : jeudi 21 mai à 14h45
Durée : 3h – 3h30
Lieu : en ligne. l’adresse vous sera communiquée
⚠️ Votre mail : si vous participez, faites nous parvenir votre mail ou un moyen de communication pour vous communiquer l’adresse de la visio et votre partie de livre !
Tarifs : Prix libre (conseillé 5 € à 10 €)