Jeudi 15 novembre 2018 – Inculture(s) 1 « L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu… » De et par Franck Lepage
Parce que personne ne le prenait au sérieux quand il parlait de choses sérieuses sur le monde, Franck Lepage a décidé un jour de monter sur scène pour raconter aux autres ses « contre-vérités ».
Entre conférence et spectacle à l’humour féroce, les conférences gesticulées de Franck Lepage, c’est un peu David contre Goliath. D’un côté un clown militant, de l’autre un système qui ne cache plus son mépris des classes populaires ni l’indécence de ses stratégies politicardes. Mais ici, David aurait troqué le lance-pierre contre l’humour, avec la langue de bois institutionnelle dans le viseur et l’insoumission en ligne de mire.
Lui qui travailla dans un autre temps à la Fédération française des maisons de jeunes, puis fut chargé d’étude pour le ministère de la Jeunesse et des Sports, a fini par cesser de croire à « La culture ».
Mieux, il est entré en guerre contre ce mot affublé d’une majuscule et d’un singulier sacralisant. Il a ferraillé contre ce vocable que l’on a étriqué pour ne le réduire qu’à l’art, faisant fi du social, du syndicalisme, de l’Histoire, des luttes, du féminisme… En somme, de tout ce qui permet au savoir de prendre une dimension critique et politique.
Ce qu’il nous révèle, c’est que non, la « Culture » ne permet pas aux pauvres de rattraper les riches dans un élan de « démocratisation », mais peut aussi servir à humilier et asservir. Surtout quand elle dépend de subventions opaques et d’enjeux tout sauf philanthropiques.
Sans épargner une gauche bien-pensante aux ambitions évangélisatrices mais aux outils élitistes, Franck Lepage rappelle aussi la façon dont les acquis sociaux se sont progressivement vus dégradés par l’utilisation de termes édulcorés. Le capitalisme s’appelle désormais développement, la domination se nomme partenariat, l’exploitation se dilue dans la gestion des ressources humaines et l’aliénation a l’apparence d’un projet.
Il nous parle aussi de la tentative de créer, juste après-guerre, ce qui aurait dû être un ministère de l’éducation populaire, dédié à l’éducation des jeunes adultes et conçu comme un outil d’émancipation humaine…
Organisé par Ressources Alternatives et Le Picoulet – Centre Social
Infos utiles :
Horaires : Ouverture des portes à 16h45, début de la conférence à 18h (précises)
Buvette et petite restauration sur place
Lieu : Salle Olympe de Gouges, 15 rue Merlin, Paris 11e
Accès : Métro Voltaire (L9) ou Père Lachaise (L2)
Tarifs : 12-15 €
Pour réserver :
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Un Festival d’éducation populaire du 16 au 18 novembre
Vous pouvez également déjà noter que cette conférence gesticulée sera l’introduction du festival d’éducation populaire » Poussons les murs ! » qui se tiendra du vendredi 16 au dimanche 18 novembre.
L’objectif est de prolonger la réflexion, faire des rencontres et s’initier à d’autres outils d’éducation populaire. Ce sera également l’occasion de faire un pas de côté et de se confronter à diverses manières d’interpréter et d’agir sur le monde.
Plus d’infos sur le festival ici
L’atelier de désintoxication à la Langue de bois le lendemain (Animé par Franck Lepage)
Parce que les manipulations du langage dans nos relations institutionnelles (CAF, Pôle emploi…), politiques (média, vie politique…) et surtout professionnelles (nouveau management, protocoles, démarche qualité, évaluations, compétences…) modifient notre perception du monde et plus encore la perception de nos métiers et visent à les détruire… Un atelier pour identifier les différentes formes de manipulation, s’exercer à les comprendre et les déconstruire, et imaginer les résistances collectives.
Horaires : de 9h30 à 13h30
Lieu : Au Clos Sauvage, 166 rue du Landy, Saint-Denis
Tarifs : Entrée Libre
Accès : Métro ligne 13 Carrefour Pleyel ou RER D et H Saint-Denis Stade de France
Inscription facultative :
https://www.helloasso.com/associations/ressources-alternatives/evenements/poussons-les-murs
(pour nous aider dans l’organisation et recevoir par mail la programmation)